Tedax Max – « Forme Olympique: Middle season »

Je commencerai cet article en citant Melopheelo, membre des sages po’ et légende du rap français! Ce dernier disait dans un texte qui apparaît sur la page « Livre d’or » de notre site: 

« Le rap, c’est un sport de combat, un combat de rimes. Les plus créatifs et innovants sont ceux qui mettent  en lumière ce mouvement. »

Si il y a bien un artiste qui représente cet état d’esprit dans le rap français d’aujourd’hui, C’est bien Tedax Max. En effet, dès les premières mesures de son morceau « Vite fait », le lyonnais alliait rap sportif et vraie culture hip hop:

« Avec les mots, je boxe comme Calbo et Lino!

Tamien et San Pellegrino.

J’suis là pour le titre comme Pellegrini,

La crinière et les crocs, les autres, on les grignote… »

« VITE FAIT 1 »

Mais commençons par rendre à César ce qui lui revient de droit, sans « Successors sound » ou la talentueuse Sandra Gomes, je n’aurai peut être pas découvert Tedax Max pendant le premier confinement de 2020. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que je m’en serais voulu d’être passé à côté de cette pépite tant le rappeur de la Guillotière apporte une patte que l’on avait pas entendu depuis longtemps.

Son rap est musclé, ses phases cognent toutes plus fort les unes que les autres et les grosses prods sur lesquelles il a lâché nombre de singles pleins de punch en 2020 vous maltraitent les cervicales. Il faudrait demander confirmation à un spécialiste, mais il est fort à parier que l’écoute d’un titre de Tedax vous permet de brûler plus de calories que certains exercices que vous pratiquez dans votre salle de sport préférée.

D’ailleurs, ces salles étaient fermées début 2021 à cause de la crise sanitaire! Pas de soucis, le Lyonnais avait tout prévu et nous avait concocté un petit programme sorti dès le 1er Janvier nommé « Forme Olympique ». Un EP 8 titres d’une très grosse qualité sur lequel il se livrait à son exercice favori: détruire des prods avec son flow ciselé et ses punchlines tonitruantes. Un projet qui dès le premier jour de l’année pouvait sans soucis prétendre se classer parmi les meilleurs galettes de 2021.

En bon adepte de sports en tout genre, « OG Max » est revenu le 18 juin avec un nouvel EP de 11 titres cette fois ci et intitulé sobrement « Forme Olympique : Middle season ». Une façon de nous faire comprendre que pour lui, il n’y a pas de trêve estivale.

La recette de base reste la même que pour le précédent opus! Un rap propre, carré, sans fioriture sur des prods efficaces. Au niveau lyrics, celui qui fait partie de la maison « Humble et affamé » continue sur sa lancée! Il apparaît toujours aussi affûté et multiplie les références rapologiques et sportives! On ne compte pas le nombres de punchlines faisant référence a des joueurs de basket , de foot ou d’autres athlètes comme en témoignent les titres « Maurice Green » ou encore « Thomas et Laimbeer ». Ce dernier titre illustre à merveille le style « Tedax Max » en citant 2 joueurs clés de la mythique et rugueuse équipe NBA des « Bad Boys » de Détroit de la fin des années 90. Et comme il en avait pris l’habitude sur ces précédents titres, il prend un malin plaisir a nous décrire son « train de vie agité » dans des textes parsemés d’argot Lyonnais. Sur ces points là, « Middle season » n’apporte pas de réelle surprise.

L’innovation se fait à d’autres niveaux: 

Si certaines prods sont fidèles à celles sur lesquelles on avait l’habitude d’entendre le rappeur, la fin du projet permet de le découvrir sur d’autres types de musicalités.

Que ses aficionados se rassurent, ils n’y trouveront pas de Zumba! Néanmoins, Nars, KDND ou Benshot, qui produisent la grande majorité du projet varient suffisamment les instrus pour ne pas ennuyer l’auditeur. Le très productif Kon Queso nous propose quant à lui, une prod très mélodieuse sur le magnifique « Ambroisie et Nectar ».

Autre nouveauté, la présence d’un invité sur l’EP avec la présence du prometteur « Laws Babyface » sur le très viril « Thomas et Laimbeer » évoqué plus haut.

Dernier petit changement, la présence de morceaux plus personnels sans aller jusqu’à l’introspection, dans lesquels Tedax Max se confie un peu plus sur lui même et sa place dans l’industrie musicale. Cela prouve, si il était nécessaire, que la qualité d’écriture du Lyonnais peut lui servir à autre chose qu’à pondre des égotrip sanglants.

A mi saison, Tedax Max confirme donc sa forme olympique et vient conforter avec ce nouvel opus sa place assumée de Rookie de l’année et de futur postulant au titre de MVP. On ne saurait que vous conseiller de vous plonger dans la discographie du rappeur et plus précisément ce dernier EP. Vous en ressortirez épuisés mais épanouis !