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Maté beats : les fondamentaux du beatmaking

Avant tout, chez Ignr, nous avons l’ambition de couvrir le rap quelque soit son époque, récente ou non. Mais aussi de mettre en lumière des artistes qui n’ont pas forcement la visibilité qu’ils méritent. Et parmi ces artistes trop souvent dans l’ombre, on trouve les beatmakers. Logiquement, cela fait aussi parti de notre rôle que de vous emmener à la rencontre de certains d’entre eux. Par conséquent, c’est notre entretien avec le producteur Maté Beats que nous vous partageons aujourd’hui.

Ignr: Qui es tu? D’où viens tu? Que fais tu?

MB: Maté Beats, beatmaker, je me balade entre Metz et Paris, dans la musique depuis une dizaine d’années. Gros bousillé de musique, chaque jour j’en écoute ou en fait au moins 2/3heures.

Ignr: Comment procèdes tu pour créer et composer? Et quelles sont tes influences et tes inspirations?

MB: Tout part d’un sample qui me touche ou que je trouve intéressant de travailler. D’abord, je recherche des samples qui viennent de loin ou d’un style éloigné du hip-hop: la musique de mes parents, des musiques italiennes, grecques ou des musiques de films. Ensuite, je rebosse la structure de la mélodie histoire qu’elle soit méconnaissable, et j’en refais donc une nouvelle mélodie. Puis vient ensuite la rythmique, qui me vient en fonction du type de sample et du style que je veux donner à l instru. En fait, mes influences sont surtout le rap des années 90. Côté US ça peut être du Nas, MOBB Deep ou DJ PREMIER, et en rap Fr plutôt très inspiré par des instrus d’IAM, La Cliqua, NTM, Time Bomb etc…

Ignr: D’ailleurs, peux tu nous parler de tes projets réalisés?

MB: Déjà, j’ai sorti 2 mixtapes 100% rap français. « Tour de France vol. 1 et 2 » , sortis respectivement en 2019 et 2021. En définitive, une cinquantaine de MC’s venant de toute la France ont participé à ces projets. A savoir qu’ils sont disponibles sur toutes les plateformes de streaming. Bien sur, toutes les instrus sont produites par moi même. Et puis, nous avons eu la cahance d’avoir le soutien de Demi Portion, Antilopsa (ATK) et Boss One (3eOeil) qui apparaissent sur les deux projets.

Sans compter que j’ai également sorti deux autres mixtapes internationales où rappeur(ses) français, américains et anglais se partagent les tracks. (« And the beat goes on » (2018) et « World Wide Women » (2020)

Extrait de « And the beat goes on »

Ignr: Alors que le rap mainstream est partout, comment vois tu le rap Indépendant d’aujourd’hui ?

MB: Très actif. En fin de compte, il y a des pépites un peu partout en France. Les gens qui rappent en indé sont motivés de ouf. D’autant plus que la qualité est là, aussi bien dans le son que dans les clips. En outre, il y a beaucoup de projets multi rappeurs / cyphers / freestyles qui reviennent en force et c’est ça qui le rend plus fort!! Bref, il se porte très bien et continue à représenter les vraies valeurs du Hip-hop, et ça fait plaisir !

Ignr: Et du coup, que penses tu de ce qu’est devenu le mouvement hip hop ?

MB: Le hip-hop existe toujours, bien sûr moins présent qu’à mes débuts car la société devient plus individualiste et donc le partage et le rassemblement qu’offrait le hip-hop à ses débuts se ressent moins de nos jours. Mais il y a toujours des DJs, BeatBoxers, battles de danses, le street art toujours bien présent. En fait, chaque élément résiste et on essaie de le mettre en avant dans nos projets.. Malgré tout ça aujourd’hui il y a moins d’associations, de MJC donc un peu moins de liberté pour s’exprimer en vrai. Il faut dire qu’avant on avait plus de gens qui s’investissaient sans rien vouloir en retour. Aujourd’hui tout le monde attend le gain mais heureusement il y a des exceptions.

Ignr: Quels sont tes futurs projets, tes ambitions voire tes rêves artistiques? Et ensuite, comment vois tu ton avenir de beatmaker?

MB: Dans un premier temps, on prépare déjà « TOUR DE FRANCE VOL 3 », on veut faire mieux que le 2ème et rajouter de la nouveauté, avec peut être plus de collaborations entre MC’s… Côté beatmaking, je continue à sortir des instrus chaque semaine sur ma chaîne YouTube. J’ai aussi un projet, me rendre à New York afin de m’imprégner de la culture Hip-hop encore présente, y rester quelques semaines et y produire des instrus afin de les proposer aux MC’s hexagonaux. Mais va falloir d’abord mettre de côté 😄

Ignr: Enfin, un petit mot pour conclure …

MB: Déjà, un petit mot à tous les artistes, beatmakers, rappeurs etc qui font vivre ce Hip hop indé : n’arrêtez jamais de faire cette musique par passion… Car la passion ça ramène toujours la qualité.

https://youtube.com/c/Mat%C3%A9Beats

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