Comme vous le savez, chez IntergénéRAPtions notre amour pour le hip-hop est incommensurable. Par conséquent, nous sommes friands des initiatives servant la culture, d’autant plus lorsqu’elles aboutissent à la mise en avant de bonne musique. Partons à la découverte du label No Music’s Land Records, »Le label World Wide HIP HOP » qui met en avant des rappeurs de zones géographiques lointaines !
No Music’s Land Records – Une démarche passionnée
Quand la passion et la conviction s’entremêlent, cela abouti à des projets remarquables. « NML » pour No Music’s Land est un label né de l’observation de deux amis vis à vis de l’industrie musicale. En effet, le système actuel est aseptisé, il met en avant des artistes « bankables », des artistes qui offrent un potentiel de vente lucratif. La machine est rodée laissant peu de place à une forme artistique nichée et loin de la culture française. Ainsi, dans le milieu rap, on voit fleurir chaque semaine de nouveaux rappeurs étant des copies conformes des autres. Le constat est difficile à admettre mais il est réel : le mimétisme artistique fonctionne commercialement. Bien sur, la paresse des auditeurs quant à s’ouvrir à d’autres formes d’art en est certainement la cause, d’autant plus quand celui-ci s’éloigne de nos frontières.
Pourtant, la musique rap est aujourd’hui présente dans le monde entier. Cependant, notre spectre auditif reste très conventionnel. Hormis le rap francophone et anglophone, nos oreilles ne sont pas bousculées par des cultures venues d’ailleurs. Pourtant, le bilan est sans appel : dans chaque région du monde le hip-hop pullule ! C’est suite à ce constat qu’interviennent Maxence et Othmane et leur vision de passionnés. L’un grand fan de hip-hop dans sa forme la plus pure, l’autre avec des goûts musicaux plus variés se sont liés autour d’un projet : un label rééditant des albums d’artistes de zones géographiques reculées au format vinyle.
Curiosité musicale
Évidemment, pour concevoir un tel projet ils sont de grands amateurs du rap pratiqué dans des régions comme l’Europe de l’Est ou l’Amérique du Sud. Leur souhait est de promouvoir des artistes étrangers talentueux aux fans de rap sur le territoire français. Il est clair que leur démarche s’adresse à un public de niche et exigeant. Un problème se pose… Comment atteindre ces auditeurs ? Comment amener à leurs oreilles ce rap à la fois si différent mais tellement dans l’air du temps ? Le vinyle. Et oui, les afficionados du hip-hop aiment ce format ! En effet, il demeure un excellent moyen de toucher un public précis et assez ouvert musicalement parlant pour être à même d’apprécier les artistes mis en avant par NML.
L’amour de l’objet
Ici, le but n’est pas uniquement de produire un simple vinyle. Un vrai travail autour de l’objet est effectué ! Toute une création autour du design de la galette est pensée afin d’offrir à l’artiste et à l’auditeur la meilleure expérience.
Un storytelling
La vision des deux amis est agrémenté d’une histoire mettant parfaitement en relief leurs ambitions. L’idée est ingénieuse et s’inscrit parfaitement dans la démarche artistique dans laquelle ils se sont lancés. En voici un rapide résumé extrait d’une interview données pour le site lebonson.org
C’est l’histoire de Nomulian 2922, originaire d’une contrée lointaine : No Music’s Land. C’est un territoire défini par le reste du monde comme un lieu dépourvu de musique. Ses habitants vivent en autarcie depuis des siècles et tiennent à le rester. Ils s’opposent férocement aux valeurs et politiques de nos sociétés modernes. La seule chose qu’ils jalousent, c’est la musique qu’on y produit. Sur ce territoire isolé et silencieux, il y a de cela plusieurs décennies, un voyageur en fuite accompagné d’un vinyle et d’une platine a introduit la musique. Cette même platine est toujours utilisée pour diffuser dans les quatre coins de No Music’s Land, via ce qui s’apparente à des ondes radios. Ce peuple reclus a confié la mission à Nomulian 2922 de leur ramener des musiques venues du monde extérieur.
Aujourd’hui, ils ont déjà réédités trois albums aux formats vinyles. Celui du rappeur venu de Sibérie Azar Strato pour « Art Object », celui SmallX avec « Phoenix » et tout récemment les acolytes de Caracas La Zaga & NicoJP « Fétido ».
Dans nos lignes, le pari est réussi pour Maxence et Othmane. Ils nous ont fait découvrir l’excellent SmallX. Ils viennent d’ailleurs d’annoncer sa venue au centre Hip-Hop La Place le 2 février prochain.
Nous saluons donc leur démarche et nous vous invitons à aller découvrir leur travail sur les réseaux sociaux et leur site web.
