Catégories
Coup de coeur

HÉRA de Georgio: l’espoir renait

Il y a 5 ans, Georgio sortait son deuxième album « Héra ». Un album plus positif et même optimiste que son premier album. Retour sur « Héra », l’album sur lequel Georgio reprenait espoir.

En Octobre 2015, le jeune rappeur originaire du XIIIème sortait son premier album financé par le crowdfunding. Cet album intitulé « Bleu Noir » était comme son nom le laisse supposer un projet plutôt sombre. En effet, ce projet reflétait en parti l’état d’esprit d’un jeune homme quelque peu déprimé et secoué par les aléas de la vie.

Georgio
Hera: Symbole d’une évolution

Un an plus tard, Georgio envoyait son deuxième album « Héra » qui s’avère plus lumineux. Alors, Georgio a t’il changé entre ces 2 albums? Pas tant que ça à dire vrai. « Héra » reste comme son prédécesseur un modèle de mélancolie et d’introspection. Si il n’a pas profondément changé, le rappeur a en revanche muri et donc évolué. La mélancolie et la noirceur font toujours partie intégrante de sa personnalité, mais le rappeur du XIIIème se révèle plus combatif et plein d’espoir.

Grâce au succès de son premier opus, il a rencontré des gens, un public et peut être même l’amour. En bref, il a arrêté de se morfondre sur lui même et il a rencontré la vie. D’ailleurs, il définit lui même cet album comme un hymne à la vie. Plus heureux, il commence donc à aimer cette femme qu’est la vie. En fait, tout cela fusionne dans le titre qu’il choisi de donner à ce deuxième album. « Héra » est dans la mythologie, la déesse protectrice des femmes et la déesse du mariage. Ce serait donc pour une personne mais surtout pour la vie qu’il a écrit le titre éponyme. Plus heureux et en paix avec lui même, le morceau apporte un côté positif qu’on ne connaissait pas chez l’artiste.

L’espoir renaît

Le nouvel état d’esprit de Georgio est palpable dès « L’espoir meurt en dernier », premier titre de « Héra ». Et si certains morceaux laissent encore apparaitre la face dépressive du rappeur ( « Du bout de mes dix doigts »), d’autres témoignent bel et bien de son nouvel esprit combatif. Par exemple, on ressent une envie nouvelle de se battre et de croquer la vie sur « La terre, je la dévore ». De la même manière, il clame son envie de sortir de son état apathique sur « Promis j’arrête »… Et oui l’espoir est enfin présent.

Néanmoins, il est conscient que l’espoir n’est pas forcément à la portée de tous. C’est ce qu’il décrit sur des storytellings de qualité comme « Mama Rita » ou « La vue du sang ». Parmi ces storytellings, le plus marquant est probablement « Svetlana et Maïakovski ». Georgio y aborde le sujet de la prostitution pour faire autre chose que traiter les femmes de putes. Ce qui, avouons le, est plutôt rare parmi ses confrères. Il y raconte donc le quotidien d’une femme venue de Russie pour se prostituer à Paris. Amateur de littérature, il arrive à intégrer dans son texte l’auteur russe Vladimir Maïakovski.

Poésie et musicalité

Comme dit ci-dessus, Georgio aime la littérature et les mots. C’est donc tout naturellement que les textes de « Héra » sont empreints de poésie. Ainsi, on pourrait presque ôter la musique de ses morceaux et ne garder que les magnifiques textes. Exemple frappant, le titre « L’or de sa vapeur rouge » qui contient de nombreuses métaphores et qui se révèle être un poème envoutant.

Cependant l’évolution ne se ressent pas uniquement dans le mood dans lequel se trouve Georgio. Elle est également mélodique. L’album porte la patte musicale de Angélo Foley. Le producteur/compositeur, qui a notamment travaillé avec Christine and the Queens ou Grand Corps Malade produit 8 des 13 titres que contient le projet. Il y apporte une touche moins connotée Rap qui permet également au rappeur de s’essayer à de nouvelles choses. Les autres prods, de qualité également, sont l’œuvre de Diaby, Medeline ou encore Nym. Un écrin musical et aérien de qualité pour la poésie de Georgio.

« Héra » a donc été le révélateur, non pas d’un nouveau Georgio, mais d’un Georgio qui grandit et avance enfin en regardant devant lui. Et vu la suite de sa carrière, il aura eu raison d’enfin croire en lui et de garder espoir.

Héra disque d’or

Une réponse sur « HÉRA de Georgio: l’espoir renait »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *