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Frères dans le rap français: Lien du son, lien du sang

Récemment, on vous parlait ici de la disparition des groupes dans le rap français. On y citait les  différentes raisons pour lesquelles ce format de groupe n’existe plus ou presque. Dans cet article, ce sont les groupes de rap français composés de frères que l’on va évoquer. En effet, des années 90 à aujourd’hui, plusieurs duos de frangins ont marqué l’histoire du rap hexagonal. Petit tour d’horizon.

Comme on l’avait déjà expliqué, dans les années 90, le rap n’avait pas la même popularité que de nos jours. Trouver des personnes qui partageaient la même passion que soit pour le hip hop n’était pas chose facile. On pratiquait donc souvent cet art en groupe, au moins à deux pour se sentir plus fort. On le faisait avec des potes, des gens de son quartier, ou d’autres pratiquants rencontrés dans des MJC ou des centres culturels. Et parfois, on avait la chance d’avoir un frère d’un âge pas trop éloigné. Et alors, ça devenait encore plus simple. La complicité était alors naturelle. 

Une affaire de famille

Si on part des années 90, le premier duo de frères dans le rap français qui nous vient à l’esprit est composé de Doc TMC et G-Kill qui formait les 2Bal. Les jumeaux du 77 avaient un style bien à eux et étaient dans cette mouvance revendicative qui marqué cette décennie. Un titre comme « La sédition » en feat avec Mystik sur la BO de Ma 6T va crack-er est un immense classique. Tout comme « 3 X plus efficace », leur album commun avec les 2Neg.

Comment parler des années 90 et de frères dans le rap français sans citer le groupe Ärsenik. Auteurs du classique « Quelques gouttes suffisent », Calbo et Lino sont des piliers du rap fr. On ne compte pas les titrescultes sortis par les frères de VLB que ce soit en groupe ou en solo. Des plumes de hauts niveaux, des textes sensés, une complémentarité folle, voilà ce qui caractérisait Ärsenik. Et même leur frère T-Killa se mettra au rap en commençant dans le groupe Kommando Toxik. Ils nous l’ont répété assez souvent, le rap pour eux, c’était une affaire de famille.

La famille, c’est en effet un terme que l’on retrouve souvent dans le hip hop. Nakk qui fait parti de l’entourage proche du duo à suivre confirmera cet adage. Car le rappeur de Bobigny est membre de la famille rapologique qui entoure un autre duo de jumeaux rappeurs, Les 10’. Lavokato et L’indis font parti du gratin des lyricists français. Ils n’ont pourtant jamais eu la reconnaissance commerciale méritée. Pourtant, écouter les 10’, c’est prendre une claque à chaque morceau. Et ils l’ont encore prouvé récemment sur le dernier projet du beatmaker Mani Deiz.

 Bien sûr quand on parle de frères rappeurs, il faut aussi citer La caution. Le premier album de Hi-Tekk et Nikkfurie « Asphalte hurlante » fêtait l’année dernière ses 20ans. Un album qui a imposé le style définit comme alternatif des 2 frères de Noisy le sec. Un style novateur, parfois hors des codes, mais terriblement efficace. Leur nouvel album devrait d’ailleurs voir le jour. On s’en régale déjà.

Pour les plus jeunes forcément, la référence ultime se nomme PNL. Les 2 frères Nos et Ademo ont marqué la décennie 2010 en 4 projets qui les auront installée tout en haut du rap français en  terme de ventes d’albums. Les fils de René Andrieux ont su, en plus de leur esprit de famille, amener leur propre truc pour se différencier de la concurrence en totale indépendance. Que La Famille comme ils disaient.

Mais parfois, il arrive que deux frangins ne rappent pas (tout le temps) ensemble. Shurik’n et Faf larage par exemple n’appartenaient pas au même groupe. Les marseillais ont néanmoins sorti un album commun , La garde, de plutôt bonne facture.

Frères de son

Exemple encore plus fou, Pit Baccardi et Dosseh. Ces deux derniers sont en fait demi frères. Dosseh racontait un jour qu’il écoutait les freestyles de son frère avec Time Bomb sans même savoir que c’était lui. Il s’est d’ailleurs lancé et a percé dans le rap sans se servir de son lien de parenté avec son illustre frère. La combinaison entre les deux est pourtant redoutable comme le montre le titre « Frères d’arme ».

On aurait également pu s’attarder sur Framal et Mekra (membres du S-crew) ,Hayce Lemsi et Volte Face (les frères lumière) ou le duo Theorem de Gama. Les esprits les plus ouverts d’entre vous citeront pour leur part BigFlo et Oli , Gims et Dadju ou Roméo Elvis et Angèle. Mais on laisse le soin au jury des NRJ Music awards de vous en parler.

La passion du rap entre frères n’est pas forcément un partage du micro. Davidson alias la dictature et ancien manager de la MZ est aussi le frère de… Jok’air. Le DJ de Médine, Van peebles n’est autre que son petit frère. Et pour rester chez Din Records, Proof et Général, producteurs pour le label Havrais sont les frères du rappeur Brav.

Le rap français, c’est donc parfois une histoire de frères. Et comme le disait Lino, c’est en tout cas toujours une histoire de famille et un sport de sang

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