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Limsa d’Aulnay – La conclusion de la « Tri logique »

En 2020, l’originaire d’Aulnay-sous-Bois dans le 93 s’est remis en selle pour de bon en livrant le diptyque Logique pt.1 et Logique pt.2. Un retour plus que convaincant pour Limsa D’Aulnay qui trouve sa conclusion en ce début 2022 avec le dernier volet de la trilogie « Logique pt.3 ».

LES PREMICES 

Avant de parler de ce dernier opus, nous nous devons de présenter l’artiste pour ceux qui seraient passés à travers le phénomène. Limsa est originaire du 93, plus précisément de la cité des Emmaus à Aulnay-sous-Bois.

Dans le début des années 2010, il intègre le collectif de la 75ème session avec lequel il participera notamment à de nombreuses sessions freestyles Grünt. Par l’intermédiaire de ses différentes apparitions il rencontre une grande partie de la scène rap underground de l’époque et se fait ainsi connaître comme un rappeur technique qui excelle dans l’exercice du freestyle !

C’est en 2015 que son premier projet solo voit le jour sous le nom de « CBT » pour Ca baise tout. Un 4 titres qui sera quelques mois plus tard succédé par « Les fleurs de Limsa ». Un douze titres qui lui s’inscrira comme la carte de visite parfaite du rappeur.

Après ses deux premiers projets ayant rencontré un réel succès d’estime on s’attendait à ce que Limsa enchaîne. Finalement silence radio, rien à l’horizon ! C’est seulement au détour de quelques morceaux délivrés au compte-goutte entre 2015 et 2020 qu’on aura la chance d’entendre Limsa… provoquant ainsi une légère frustration chez ses auditeurs de la première heure.

LOGIQUE

Finalement, il aura fallu attendre février 2020 pour le retrouver à l’affiche de la Grünt #42 ! Une apparition sonnant comme l’annonce de son grand retour ! En effet, quelques mois plus tard il délivre « Logique part.1 », un très bon EP 5 titres !

Archives Limsa Grunt#42

5 ans après le précédent projet, on retrouve un artiste qui propose un rap terre à terre et qui transpire l’authenticité ! Pas de fiction, il raconte ce qu’il vit et ce qu’il voit tout en distillant des passages plus intimes.
Fin 2020, Limsa livre le second volume « Logique part.2 » qui vient parfaitement compléter la première. Sur ces 5 nouveaux morceaux on retrouve 2 featurings : l’un avec Isha, l’autre avec JeanJass. Des collaborations logiques avec les deux belges tant leurs styles respectifs se marient bien.

Au travers de ces deux disques, une identité forte se révèle. Elle semble aller à l’encontre de l’uniformisation du rap actuel. En effet, chez Limsa on retrouve tout ce qui fait l’essence même d’un rappeur ! De la technique, des rimes affûtées et de l’autodérision. On remarque aussi un réel don pour formuler ses phrases de la meilleure des manières afin que l’auditeur se prenne en pleine gueule ses rimes ! Un personnage sympathique se présente alors à nous. La sincérité et l’authenticité de sa musique nous permet de nous identifier à ses textes, à son mode de vie et à ses contradictions. Il propose un flow relativement lent et une diction articulée. Cela lui permet d’appuyer ses rimes et mettre en valeur sa plume ! Il est donc aisé de comprendre ses textes malgré le fait qu’il joue constamment avec les sonorités.

Ces deux projets se complètent parfaitement et présentent les différentes facettes artistiques de Limsa. Son rap étant l’épicentre de son art, il s’en sert pour traiter différents thèmes allant de l’introspection sur « Le P’tit Limsa » à la fête sur « Attiré par la night ». En termes de rap, sur chacun des morceaux on ressent son aisance dans l’exercice. Il fait sans aucun doute parti des meilleurs dans ce domaine ! Il prouve aussi à plusieurs reprises qu’il maîtrise le chant et les ambiances planantes comme sur « ASB ».

2022 : FIN DE LA TRI LOGIQUE

Si on part du postulat que Limsa est un excellent artiste et qu’il nous livre de la musique de bon goût, il demeure un point frustrant pour son public : sa productivité. Le MC nous laisse sur notre faim. La qualité est là mais la quantité est faible. Limsa, c’est comme un restaurant gastronomique qui laisse 1h30 entre le service de chaque plat. On se régale mais le rythme vient ternir l’appréciation globale.

Toutefois, si l’on prend du recul cette remarque reste futile. En effet, cette cadence est l’ADN même de l’artiste du 93. S’il sortait plus de musique, celle-ci perdrait certainement de sa superbe. Après-tout, cela appartient même au charme du personnage. Finalement, on est tiraillé entre l’envie de plus de contenu et le respect de sa musique qui demande du temps pour être correctement élaborée. Ne serait-ce pas le prix du haut niveau ? Nous sommes aussi certainement devenus plus impatients dans cette ère où tout doit aller vite.

Venons-en à l’artistique. Une troisième fois, Salim excelle ! Il y a une âme et un fort caractère qui se dégagent de sa musique. On retrouve 5 titres, un bonus et aucun featuring. A l’image des trois pochettes, la musique est homogène aux précédents opus. La partie 3 vient compléter le puzzle en agrémentant des thèmes déjà abordés : sa ville « ASB », la vie de quartier, les relations et ses questionnements. Dans le fond, il reste fidèle à ses prestations de 2020. On regrettera cependant une légère retenue lorsqu’il s’agit d’aborder des sujets plus intimes. En effet, sur Logique part.1 & 2 il nous avait habitué à des morceaux forts comme « 4 Décembre » ou « Seul Two » où il semblait se livrer sans filtres. Sur le 3ème volume, nous avons la sensation qu’il se bride à quelques reprises sur « Faux départ » et « Paradis Vide ».

Le titre « Comme la lune » est par contre lui un petit bijou dans cet exercice. Ce type de morceau est la marque de fabrique de Limsa et le créneau dans lequel il est indétrônable. C’est la raison pour laquelle nous sommes si exigeants envers-lui. On imagine aussi qu’il souhaite garder des cartouches pour la suite et un hypothétique premier album.

Côté écriture, on trouve toujours ces fulgurances qui donnent du relief et de l’impact à ses textes. A l’écoute, on a instinctivement l’envie d’écouter ce qu’il nous dit et d’étudier ses placements. Il fait sans doute parti de l’élite en termes de technique d’écriture.

En ce qui concerne la forme, sur ce dernier volet de Logique, Limsa s’aventure sur de nouveaux terrains. On pense par exemple à la production de « Comme la Lune » avec ses notes puissantes qui sont rares dans le rap. Sur le bonus track « Black Room » ,qui vient conclure la trilogie, il chante sur tout le morceau et on doit avouer que le résultat est plutôt convaincant.

Un assemblage réussi

Si on assemble les 3 volumes de Logique, on obtient 16 morceaux qui forment une parfaite harmonie pour présenter les différentes facettes de Limsa. Les pochettes sont à l’image du rendu musical , il partage des fragments de vie pour reconstituer une large toile cohérente. Pour notre plus grand plaisir, il vient s’inscrire dans la lignée des artistes qui ramènent le rap au-devant de la scène. On sent une réelle implication dans l’élaboration de sa musique nous permettant de découvrir qui il est et se sentir proche de lui. Il maîtrise un équilibre complexe entre simplicité et recherche artistique poussée. La simplicité est amenée par sa sincérité et l’aspect brut, instinctif de ses textes. Quant à elle, la recherche artistique poussée se fait ressentir dans la forme et les ambiances variées dans sa musique.

Cette « tri logique » de Limsa dAulnay est une grande satisfaction. A présent, savourons et laissons à Limsa le temps de bien préparer la suite comme il sait le faire !

2 réponses sur « Limsa d’Aulnay – La conclusion de la « Tri logique » »

[…] HLM Rézidants est donc le seul album de Dicidens. Chaque membre a suivi son propre chemin. Nessbeal a eu donc la carrière décrite plus haut. Quant à Koryaz, il sorti un seul album en 2014 Sorti de nulle part. Il est revenu récemment avec un EP commun avec son ancien compère de groupe Zesau, en fin d’année 2020. Pour ce Zesau, il n’a mené une carrière régulière, sortant régulièrement des albums depuis 2008. lui aussi a fait sa carrière en solo par la suite. Le dernier en date étant Coup classique, sorti fin septembre dernier avec la présence de Benjamin Epps et Limsa D’aulnay. […]

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