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« Post Scriptum » : le Veerus se propage

Depuis quelques temps, les rappeurs du Nord de la France ont le vent en poupe. On a par exemple eu droit à de très bon projets de la part de Bekar ou Ben PLG, pour ne citer qu’eux. Ce 18 Mars 2022, C’est un Dunkerquois qui nous a servi un excellent album. Chronique de Post scriptum de Veerus.

On ne vous apprendra probablement rien, mais un post scriptum est un message ajouté à la fin d’une lettre ou une manière de faire un rappel à la fin de celle ci. 2 ans après l’EP Monark, Veerus vient donc se rappeler à nos oreilles avec son nouvel album Post Scriptum

On connaissait déjà les qualités notamment de kickeur du rappeur nordiste. Mais lorsque celui-ci utilise un terme latin pour nommer son album, au lieu des expressions traditionnelles « moula », « gang » ou « binks », on vous avoue que ça nous donne envie d’écouter. Et on dirait que Veerus souhaite titiller la curiosité de l’auditeur puisque le premier des 13 titres de Post Scriptum se nomme «Ex Nihilo». Encore du latin… Et en plus, le titre est très bon comme le reste de l’album d’ailleurs. 

Entre modernité et tradition

Ce qui frappe le plus avec ce nouvel opus, c’est la faculté du rappeur à proposer du rap qui colle aux codes de 2022 tout en respectant les fondamentaux d’un art qu’il pratique depuis plus de 10 ans. Connu pour être un kicker de haut standing, Veerus s’autorise quelques variations sur Post Scriptum. Un peu de mélodie par ci, un peu d’autotune par là, mais toujours beaucoup de rap. Comme à son habitude, le rappeur est performant au micro et se montre très habile pour distiller ses punchlines acérées sur des prods de ChrisUpTown, TaeminTekken ou Unprediktable.

On parlait de l’utilisation du latin en début d’article, n’ayez pas d’inquiétude. Les textes de Veerus restent eux aussi très actuels. Il parle bien sûr de rue, de délinquance et multiplie les références footballistiques. Évidemment, il parle aussi d’argent. Sur ce sujet, le titre le plus explicite est « Cash » sur lequel il invite Freeze Corleone.

Comme pour tout bon rappeur qui se respecte, on a aussi une bonne dose d’egotrip. Que ce soit en solo ou en featuring d’ailleurs. Nahir sur « F40 », ou avec 6AK sur « Vitesse » font honneur à leur hôte et nous offre de très bons titres. On retient aussi deux autres collaborations qui sont de haut niveau. Limsa d’Aulnay et l’auteur de l’album nous régalent avec le titre très cainry « Wu Tang ». Et comme Veerus réside dans le Nord, la Belgique n’est pas loin. Il était donc presque logique de retrouver Caballero et JeanJass sur un morceau, en l’occurrence sur « Nota bene ».

Où se situe alors la différence avec les autres rappeurs ou avec ses projets précédents ? Et bien, Veerus apporte une touche très personnelle à ce nouvel opus. Il se livre un peu plus sa personne et délivre par exemple un morceau entier consacré à la Guadeloupe, son île d’origine, avec l’excellent « 97130 ». Sans être moralisateur, il réussit même à apporter une touche de conscience à cet opus. Il y parle en effet de politique, d’esclavage, de loyauté, d’amour avec un sens très aiguisé de la formule et du name dropping. L’album se conclut sur « Crimes censés ». Un titre qui démontre parfaitement ce que Veerus voulait réaliser avec ce nouvel album. Un mix entre tradition et modernité mais en y ajoutant une bonne touche de fond.

On peut ainsi considérer que le rappeur est arrivé à maturité. Et c’est ce qui lui permet de passer au dessus de ce que les gens pourraient penser de sa musique. Et donc de nous délivrer un album actuel qui plaira autant à la nouvelle génération qu’à l’ancienne.

PS: Post scriptum de Veerus n’est pas une surprise mais une confirmation ! 

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