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5 compilations de rap français à écouter absolument

Que ce soit un projet de label, de producteurs, ou tout simplement d’un collectif, les compilations dans le rap sont un excellent moyen de découvrir toute une scène dont on ne soupçonnait même pas l’existence. Alors un petit conseil que l’on pourrait leur donner, c’est de s’intéresser aux compilations. Aujourd’hui, on vous propose de (re)plonger dans 5 compilations immanquables du rap français.

Le rap est un style musical qui commence à prendre de l’âge. Pour la France, c’est plus de 40 ans d’albums, de mixtapes, de moments importants et de drama en tout genre. Il y a de quoi se perdre. Et pour un jeune ou un néophyte, se plonger dans cette culture peut sembler difficile, voire impossible. Il y a trop de projets, trop d’artistes, trop de groupes. De générations différentes, les 5 compilations dont on a choisi de vous parler présentent un véritable intérêt pour tout curieux qui aimerait se plonger dans cette culture.

Hostile Hip-Hop, un pari sur l’avenir

On commence avec ce que beaucoup considèrent comme étant l’une des plus grande compilation de l’histoire du rap français: Hostile Hip-Hop, du label Hostile Records. Rappel rapide, Hostile Records est un label fondé en 1996, rattaché à la major EMI Music France, qui a présenté un nombre incalculable de légendes. IAM, Rohff, Diam’s, Demon One ou Ärsenik, on ne compte plus les talents absolument dingues de cette écurie. Mais avec cette mixtape, le label signe son premier fait d’arme. Et si cette compilation est resté dans la postérité, c’est, qu’excepté la présence de Doc Gyneco avec son groupe La Clinique, (ayant déjà sorti le très réussi Première Consultation), elle ne comporte aucunes têtes d’affiche. Car Hostile Hip Hop a présenté la nouvelle génération du rap français.

Cover Hostile Hip Hop

Au casting figure Lunatic, Ärsenik, X-Men, Ste Strausz ou encore les jumeaux 2 Bal. Hostile Hip-Hop, c’est un concentré de génies qui avaient la dalle. Tout ces talents sortaient à peine de l’underground, alors ils devaient frapper fort et mon Dieu que c’est réussi. Avec le classique « Le Crime Paie » de Booba et Ali, on a aussi droit à « Tout Saigne » de La Clinique et du Doc, « L’enfer Remonte à la Surface » d’Ärsenik ou encore le génial « La Chasse est ouverte » des Rongeurs. C’est nerveux, magistralement bien rappé et surtout un vrai bijou pour comprendre où nos rappeurs préférés ont commencé.

Première Classe Vol.1 : une fusion réussie

Fondé par les légendaires Neg’Marrons, Pit Baccardi et 2 affiliés du Secteur Ä, Première Classe est un label qui avait comme principal objectif le mélange. Pour atteindre cette objectif, la mixtape Première Classe pousse tous les curseurs à fond. PC 1, c’est plus de 18 tracks, 10 producteurs et un nombre incalculable de Mc’s chauds comme la braise. Tout l’intérêt du projet est de mettre les rappeurs en difficulté, et de leur faire sortir le meilleur d’eux-mêmes.

Grâce à cette tape, on a eu droit à des collaborations inédites avec une prise de risque complètement assumée. Parmi les combinaisons, on retient le titre « C’est quoi l’dièse » qui réunit Casey, Sat L’Artificier, Ritm’o ou encore La Brigade, sur un son à l’instrumental sensoriel mais hyper dynamique. Comment ne pas citer le banger « On fait les choses », premier single du projet avec Mystik, Pit Baccardi, les Neg’Marron et Rohff. Sur cette compilation, on retient aussi la réunion des meilleurs techniciens du rap français, ne la personne de Lino et le Rat Luciano, sur « Atmosphère Suspecte » avec Don Choa qui termine à merveille ce morceau d’anthologie. Le projet regroupe au final toute la fine fleur du rap hexagonal ainsi que de nombreux rookies prometteurs.

Les deux volumes de Première Classe sont des réussites, parce qu’elle présente à elles-seuls tout l’intérêt et toute la diversité du rap français de cette époque. Que des OG’s à ce moment-là, au top de leur art, rien de mieux pour nous faire plaisir.

Kheops – Sad Hill, l’œuvre d’un chef d’orchestre 

Parmi les très grands noms du rap français, il est tout à fait logique de mentionner Kheops. Producteur et DJ de légende, il est l’un des fondateurs, avec Akhenaton, du groupe IAM. Mais comme toute légende qui se respecte, Kheops a aussi fondé son label : Sad Hill Records. Avec une référence au film classique Le Bon, La Brute, et le Truand de Sergio Leone, est donc une compilation du producteur qui invite autant des grosses figure de la scène rap, que des rookies prometteurs. On retrouve autant IAM, Stomy Bugzy, Passi, Fabe, ainsi que les premières apparitions d’Oxmo Puccino, Def Bond, Faf Larage et les X-Men.

Sad Hill c’est un producteur talentueux, qui invite des rappeurs incroyablement bons sur des instru’ à la fois sublime et très puissante. « Hip Hop Marseillais » en est d’ailleurs son hymne. Avec Def Bond et Faf Larage, Kheops nous sert un morceau grandiose qui représente si bien la scène du sud de cette époque. Un chef-d’œuvre. On peut mentionner aussi le premier gros tube de Oxmo, « Mama lova » ou « C’est justifiable » des X-Men.

Têtes Brûlées Vol.2, le rassemblement de la jeune génération

Les compilations avaient aussi comme principal but d’exposer au grand public toute une nouvelle génération de jeunes prodiges, qui en voulaient. Les ancêtres de 1863 et des playlists Spotify c’était ça. Et parmi elles, on pouvait compter les incroyables volumes des Têtes Brûlées. Ici, on vous conseil le deuxième volume sorti en 2006. On est sur une période qui reste moins populaire que les années 90/00’s, et donc quel meilleur moyen de plonger dedans avec des rookies de cette période.

La caractéristique du projet réside dans le fait que chaque artiste revisite un classique du rap français en posant sur l’instru de celui ci. La compilation s’est surtout fait connaître par l’incroyable reprise de « Repose en Paix » de Booba par Nubi. Mais ce serait occulté le reste du projet aussi crasseux que jouissif à écouter. On alterne alors avec un son du grand Despo Rutti, le génial « Insolence Millenium », ou un avant-goût du duo de Katana et Alkpote en feat avec Ol’kainry avec « L’œil du tigre ». La compilation est sale, bruyante mais qu’est-ce que c’est bon à attendre. Des génies du micro qui nous ont presque tous servi de grands classiques.

All Star Game – Tornado Bees / Flying Sharks 

On termine sur la mixtape la plus récente. Issu de l’initiative du producteur Mani Deïz, All Star Game est une double compil’ qui réuni cette fois les plus fins techniciens underground de notre époque. Si vous estimez que le rap actuel manque de Mc impactant, pas de panique, la compile est là pour ça. Lucio Bukowski, Joe Lucazz, Swift Guad, Les 10′, Flynt ou encore Souffrance, le but ici est de montrer tout le talent encore trop peu médiatisé d’une scène qui a le sens de l’écriture et l’amour de la technique.

Tout s’enchaîne parfaitement, un vrai bonbon pour tout fan d’un rap plus traditionnel qui se concentre davantage sur le fond que sur la forme. Les deux volumes sont sublimes tant les émotions dégagées sont aussi pures que sincères. Un Anton Serra sera terriblement plaisant à écouter avec son « Bénéfices Nets », de la même manière qu’un Souffrance nous touchera avec son « J’m’en bats ». Une compilation fait par et pour les amoureux de rap et dont la chronique est dispo ici.

Les mixtapes de rap français sont donc une vraie mine d’or. Un moyen parfait d’entrer en douceur dans ce vaste monde. Avec la facilité d’accès que procure internet, on vous conseil vraiment de creuser à fond pour trouver des recueils obscurs d’artistes qui méritent votre temps. C’est grâce à ça que des grands comme Lino, Booba ou Rohff sont là où ils en sont. Alors, aventurez vous dans les méandres des plateformes pour trouver votre bonheur. Qui sait, vous découvrirez peut-être le prochain Lunatic ?

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