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KHALI : L’incarnation d’une nouvelle ère

Sur les réseaux sociaux on voit une large communauté fan de rap s’extasier sur ce qu’on appelle la « New Wave ». Un terme décrivant la nouvelle vague de rappeurs émergeant dans le paysage rap français. Cette hype autour de cette génération peut parfois sembler exacerbée tant les auditeurs manquent parfois d’objectivité sur la qualité de la musique délivrée. Toutefois, il demeure quelques-uns de ces artistes qui méritent pleinement l’enthousiasme du public et une plus grande reconnaissance. C’est sans aucun doute le cas de KHALI qui est l’incarnation de cette nouvelle ère.

KHALI a la vingtaine et nous vient de Bordeaux (plus précisément de Palmer). C’est en 2017 qu’il poste sur SoundClound ses premières créations. Son envie de créer de la musique s’est révélée lorsqu’il a assisté à un showcase d’Hamza et à un concert des suisses Di-Meh et Slimka. En effet, intrigué par cet art, il a d’abord commencé par publier des prods sur SoundCloud avant de prendre le micro un peu plus tard.

Puis rapidement, il se fait remarquer sur la plateforme au logo orange, c’est en 2019 qu’il sort son premier EP « Palmer Wild Story ». On retrouve Kosei à la production sur 6 des 7 morceaux. Une première carte de visite réussi où l’originalité est de mise.

La qualité est présente et arrive même aux oreilles du beatmaker Myth Syzer qui lui propose de rejoindre son écurie Try to Live. Un morceau avec Loveni nait de cette collaboration et signe un tournant dans la jeune carrière du girondin.

Un an plus tard, en 2020 il livre un second EP « Le Tournesol ». Un 4 titres qui confirme le potentiel et la direction artistique intéressante de l’artiste.

La confirmation

Peu après, il est invité par La Fève sur la Grunt #43 et se dévoile auprès d’un plus large public. Ses flows, sa voix exigüe et son attitude démoniaque n’ont pas laisser insensible les auditeurs.

Aparté : mon avis suite à sa performance chez Grunt. « Ok ! Ça tue ! Le temps d’un freestyle c’est parfait, cependant une question se pose…Ce style, cette voix… c’est pas compatible avec un format album ? »

Mais KHALI a répondu à ces interrogations en mai 2021 avec le disque « LAÏLA ». Dès la première écoute, il a convaincu tous les auditeurs. Ce disque s’inscrit comme l’affirmation de son style musical. Au détour de 11 morceaux, KHALI démontre son souhait de casser les codes de la musique actuelle pour laisser libre cours à son imagination et sa créativité. Aucunes barrières !

D’un point de vue musical « LAÏLA » fait figure d’ovni. Effectivement, c’est la première fois qu’un artiste en France pose de cette façon sur l’instrumentale. Évidemment, c’est ici que réside une des grandes forces du rappeur : il a su proposer un style musical unique tout en restant cohérent aux oreilles de l’auditeur.

Au-delà de la musique, KHALI partage sans filtre des éléments intimes de sa vie. Le leitmotiv de sa musique est sa quête pour devenir un meilleur être humain tout en restant fidèle à qui il est, ses amis et sa famille. Car Khali c’est la sincérité, Khali c’est l’authenticité artistique ! Il s’éloigne des codes du rap pour développer son propre genre.

Créer son propre genre ? OUI ! Et cela se retranscrit jusqu’à la pochette du projet. La cover démontre son décalage avec l’imagerie rap. C’est une peinture où on le voit tiraillé entre la chaleur du soleil et l’obscurité de la nuit. A l’instar de cette pochette, sa musique est remplie d’images et laisse la liberté à l’auditeur d’en faire sa propre interprétation.

Bien sur, pour développer un univers musical, il faut aussi savoir s’entourer de ses artisans : les producteurs. Et musicalement c’est très très riche ! La diversité des producteurs apporte une large palette de sonorités. Couplé à sa voix parfois mélancolique, parfois démoniaque, le disque est très varié. La prouesse réside donc dans l’homogénéité et la cohérence musicale des 11 titres.

Par contre, un élément pourrait repousser certains auditeurs : sa voix. En effet, elle peut être clivante, d’autant plus sur un album complet. Dans cela, il rappelle un autre rookie qui est lui aussi l’incarnation de cette nouvelle ère et doté d’une voix particulière , So la Lune. Même si Khali maîtrise parfaitement son interprétation et en joue comme d’un instrument, certains peuvent être insensibles à son timbre. Cependant, elle demeure une partie intégrante de sa musique et joue un rôle essentiel dans sa singularité artistique.

Étendard de la nouvelle génération

Finalement, Khali s’illustre comme un parfait étendard de la jeune génération. On ressent son envie de s’extirper de ses démons pour tendre vers la personne qu’il souhaite devenir et atteindre ses ambitions. Assurément, s’il reste un très jeune artiste, il semble déjà avoir affirmé un univers clair et identifiable. Nous tenons à souligner ce point tant il est difficile pour un artiste de développer sa propre identité et se détacher de la masse. Mais depuis la sortie de ce disque, sa notoriété ne cesse de croître. Et il en va de même pour ses camarades La Fève et Kosei qui nous semblent aujourd’hui être les fers de lance de cette nouvelle génération.

Par conséquent et en conclusion, si ce n’est pas déjà fait, foncez écouter « LAÏLA » de Khali, incarnation d’une nouvelle ère pour le rap français.

2 réponses sur « KHALI : L’incarnation d’une nouvelle ère »

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