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La Selec’son rap français de Février 2023

Un projet collectif, une grosse sortie et un petit EP de rookie. Le rap français s’est donc plutôt bien porté en Février 2023 . On est parti pour nos chroniques de 23 Mégasphère, Sincèrement et L’Heure Bleue.

En février 2023, les passionnés de rap français attendaient avec impatience la sortie de l’album tant attendu « La Selec’son ». Cette compilation exceptionnelle a présenté les meilleurs talents de la scène rap française, avec une variété d’artistes qui ont captivé les auditeurs avec leurs prouesses lyriques et leurs rythmes contagieux. Alors que le rap français dominait les ondes, les amateurs de jeux vidéo au Canada étaient absorbés par une autre forme de divertissement. Le top 5 des jeux de hasard les plus joués au Canada ont attiré l’attention des joueurs du monde entier. Des tours passionnants de la roulette aux jeux de blackjack stratégiques, ces jeux offraient une combinaison de chance et d’habileté, gardant les joueurs sur le bord de leur siège. Qu’il s’agisse de la montée d’adrénaline des machines à sous, des manœuvres stratégiques dans les salles de poker ou de l’attente de toucher le gros lot dans les salles de bingo, le monde du jeu au Canada a offert une évasion passionnante à ceux qui recherchent un autre type de sensations fortes en dehors du rythmes de la Rép.

23 Mégabits – « 23 Mégasphères« 

Depuis quelques années, on voit l’émergence de compilations portées par des médias, collectifs et autres entités différentes des labels classiques. Côté médias, on pense à la mixtape Seta de Cul7ure ou encore celles de 1863. En septembre 2022, on a eu droit à La Cassette de Duke Mobb qui nous avait bien enthousiasmées. En ce début d’année 2023, le développement de ce type de format hybride continue avec 23 Mégaphères. Le disque est né sous l’égide de Mario Roudil, réalisateur de clip. Il a rassemblé des artistes lyonnais, parisiens et suisses pour créer un collectif du nom de 23 Mégabits. Toujours dans cette démarche collective, Mario a confié la direction artistique à Rémy Clauss et filé les clés des visuels à Mxiee.

Finalement, le rêve est devenu réalité, puisque le 23 janvier 2023, la mixtape 23 Megasphère est sorti officiellement. Au cours des 23 morceaux, on retrouve de nombreux invités, dont Le Règlement et Le Rap en Mieux, présents sur les interludes.

Bienvenue dans la 23 Mégasphère

Mais si le 23 est connu pour faire référence au diable, dans ce projet, il signifie plutôt l’opulence, l’accomplissement ou la réussite. La tape commence sur les chapeaux de roues. « Début du rêve », le morceau qui ouvre le disque est signé Sholo Sensei. Il se remet en question sur des notes de saxophone d’Audacity. Le second par Marka et Sydnetis est beaucoup plus impactant au ton égotrip .

Par la suite, les invités défilent. On retrouve Kronomuzik dans un morceau lui aussi égotrip. Di-Meh signe un couplet old school et un refrain puissant comme à son habitude. Richi et l’Enfant performent également sur « PK TU M’HARCELES PAS ? », une chanson aux couleurs rock.

La diversité de styles au fil de la mixtape est frappante. Des voix féminines viennent calmer les égos et rimes masculine afin d’apposer une touche de légèreté et de douceur. Ainsi, Bouki propose « Métallique », un morceau électrique proche de l’hyper pop. Dans « Les Voix », c’est OSO qui chantonne sur une instrumentale de Pseudo, producteur exclusif du projet. Parmi les autres invités de 23 Mégaphères, on retrouve également Van Castle, Esmo, Malefoy LBC ou Slow découpent avec précision.

Le projet est éclectique et diversifié.Mais il est surtout très cohérent. Malgré les différences de styles, la direction artistique est assumée et réussie. Le projet forme un tout, il se défend tout seul, il est difficile de sortir des morceaux du lot tant ils composent un ensemble cohérent.

23 Février, jour de fête

Pour faire vivre l’album et le concept, toute l’équipe de 23 Megabits s’est retrouvé à la Marquise, salle de concert/ péniche lyonnaise pour une release party qui affichait complet. IntergénéRaptions était présent et vous reporte cet événement réussi.

Le collectif a offert au public presque deux heures de show intense dans une chaleur extrême. Pendant que le bateau tanguait, les artistes se succédaient. Mario Roudil et Rémy Clauss présentaient la soirée, tout en accompagnant les artistes sur leurs couplets, mais ils ont pu relâcher enfin la pression et admirer leur réussite.

La soirée était complètement dingue, l’apogée a été le tournage d’un clip dans la foule avec Di-Meh. Ce moment illustrait parfaitement l’esprit d’équipe qui a éclos durant la création de l’album. La cohérence artistique passe aussi certainement par des amitiés développées au préalable.

Dès la fin du concert, Mario, Remy et tous les artistes sont descendus de scène pour échanger avec le public. Un geste bien trop rare qui ne fait qu’embellir la réussite du projet. Merci à Mario Roudil pour l’ambition et la réussite de ce projet. Merci aux artistes d’avoir permis cette réussite. La 23 mégasphère n’était, on espère, que le début.

Hamza – « Sincèrement« 

Sa période drill étant terminée, Hamza, le Saucegod, a décidé de revenir sur le devant de la scène avec Sincèrement, son 2e album solo et 10 projets. Absent depuis 2021, le rappeur/ chanteur n’a pour autant pas chômé, multipliant les collaborations avec le rap français. Pour autant, sa douce voix sucrée et ses punchlines de lover (parfois bancales) nous avaient manqué. Et autant dire, que sur ce point-là, ce nouvel opus nous ravit, car il multiplie les titres sucrés (« Only u », « Nasa », « I love U » ou encore « Cocoro » avec CKay).

Au niveau du casting, le nom le plus attendu était Offset. Hamza avait déjà teasé son feat américain en festival cet été et on le retrouve bien sur l’album. Sur « Sadio», l’ancien membre de Migos, ne signe pas forcément son meilleur couplet, mais reste très performant. Damso pose pour la quatrième fois aux côtés d’Hamza sur « Nocif ». Le morceau a déchiré la twittosphère, qualifié de classique ou simple skip, le titre n’a pas laissé indifférent. D’autres morceaux comme « Plus jamais la même », « Au bout de la nuit », « Ma réalité » ou « WWE » portent le projet.

Un album qui manque de consistance

Pour autant, l’album défile avec des morceaux sans une grande singularité. Tout se ressemblent et ce, malgré un gros travail de Ponko sur les prods. Hamza adopte un flow souvent similaire entre les morceaux et se perd presque dans ses thèmes. Nous n’irons pas jusqu’à dire qu’il se parodie lui-même, car ce n’est pas le cas, mais certaines phrases semblent trop simples, trop légères au vu de son énorme discographie.

Malgré tout, Sincèrement reste un bon album mainstream. Il se démarque très facilement des autres blockbusters sortis ces derniers temps. En témoigne une super première semaine où Hamza a cumulé les 40 000 ventes. En bref, on s’est éloigné de Paradise et de 1994, mais l’album semble plaire sincèrement et le public est convaincu, l’objectif est alors atteint.

PBL – « L’Heure Bleue »

Pablo aka Pbl a déjà composé pour Rounhaa, Dosseh, Tedax Max, Take A Mic ou encore Kekra. Mais cette fois-ci, il fait parler pour son premier E.P intitulé, L’HEURE BLEUE. Avant cet EP, Pbl publiait sur son compte Spotify des productions aux teintes plutôt Lofi/Chill. Il avait évidemment déjà produit pour d’autres artistes, mais jamais sur son propre compte avec son nom apparent. C’est donc une première.

L’HEURE BLEUE est composé de sept morceaux pour un total de 20 minutes. Pbl a fait appel à des invités de prestige pour enrichir ses instrumentales. On retrouve Edge, Beeby, Tuerie, Chanceko, Jon Swaii, Sage Pee, Araujo et Enfantdepauvre.

Edge ouvre le projet sur un morceau dansant « Bubble-gum». Toujours avec sa voix aiguë et posée, le morceau transpire l’été et la bonne humeur. Quelques accords de guitares et des percussions ouvertes comme des maracas suffisent à Edge et Pbl pour nous donner envie d’enchaîner avec le second morceau. « Still with u » est bien plus différent avec des accords de piano jazz presque dissonants, Jon Swaii rappe en anglais avec un ton calme. On perçoit des drums old school juste derrière, qui viennent nous porter, et soutenir une loop jazzy.

Enchainons avec « Sunset » avec Beeby et Tuerie, deux artistes de l’écurie Foufoune Palace. L’instrumentale sonne toujours aussi jazz, avec de la trompette et du saxophone, les cuivres mettent en valeur les deux couplets et un refrain, élégants à souhait. Tuerie se démarque une fois de plus par son écriture sincère et sa voix nonchalante. C’est notre 21 Savage à nous.

L’interlude « Sweetest » permet à l’EP d’apporter une note douce, bien planante qui nous prépare à la suite. Fidèle à ce qu’il sait faire, Chanceko propose « Avec le cœur », un morceau comme Edge, plutôt estival. Une belle mélodie portée par sa voix singulière sur des percussions apparentes suffit pour nous faire bouger la tête et les hanches.

Vient alors le morceau « Ensemble » avec Sage Pee, un morceau plus lourd. Basé sur des accords graves et grésillant, on distingue vers la fin un peu de couleur grâce à un léger saxophone et des petites notes de piano, comme des gouttes de pluie. Sage Pee écrit un couplet lui aussi, plus lourd et introspectif qui dénote des chansons précédentes mais n’est pas hors sujet. On retombe sur nos pattes avec Araujo et Enfantdepauvre et leur morceau « Un soir de plus II ». L’EP se ferme par une mélodie chantonnée, à écouter un soir d’été, devant une belle plage, un verre de sangria à la main. Les quelques accords électroniques mêlés toujours aux cuivres qui commencent à devenir habituels apportent une dernière singularité, avec qu’on ne relance L’heure Bleue, encore et encore.

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